Que c’est beau, c’est doux… j’ai lu bien des choses à ce sujet.
Mais au fait, conscience de quoi ?
Conscience qu’on est deux à essayer, à tester, à se confronter à nos blessures, nos limites, et nos ressentis.
Conscience que c’est meilleur encore lorsqu’on n’essaie plus de paraître invulnérable, mais qu’on se livre enfin sans fard, sans détour. Qu’on s’autorise à juste être là, vrai, sans honte, ni colère.
Se regarder soi-même en face, mettre de côté les défenses, et partager nos peurs, nos doutes et accueillir celle de l’autre sans se sentir fondamentalement remis en question.
C’est choisir ensemble de se relever, de s’élever, même quand la route semble se dérober, même quand l’espoir est fragile. Parce que c’est dans cette fragilité que se cache la vraie force, quand on avance côte à côte.
C’est poser les armes pour écouter vraiment l’autre, sans jugement. Et réaliser qu’on filtre tout ce qu’on reçoit à travers nos croyances, nos peurs, avant même qu’il ait eu la chance de nous toucher.
Réaliser que même un poème peut sembler amer. Prendre un pas de recul, et se demander, un peu comme si c’était du jus de fraise qui nous semblerait désagréable: sont-ce les fraises, le verre, ou nos papilles qui nous jouent des tours ?
C’est dans cet espace d’humilité, d’accueil, de confiance et de vulnérabilité qu’on commence à voir l’autre vraiment et qu’on se réconcilie avec Soi. Pas à travers nos projections, mais à travers ce qu’on est, ensemble et séparément, avec nos failles et notre lumière. Là, l’amour s’ancre et trouve toute sa force.
Aimer consciemment, c’est aussi se rappeler que rien n’est figé, que les promesses se dérobent parfois, et qu’on évolue constamment. Oui, nos chemins ne sont pas tout droit. Mais à chaque véritable étreinte, à chaque échange, à chaque instant partagé, à chaque doute dissipé ensemble, on se rapproche de quelque chose de plus authentique, on tisse un lien affectif solide, on s’ancre dans une véritable confiance, on s’autorise quand même une sécurité affective, d’un autre plan que ces paroles ou actes d’engagement parfois creux et volatils. C’est choisir, jour après jour, de recevoir dans son espace l’autre, non pas comme un idéal, mais comme un être humain, imparfait, nuancé, beau et brillant dans sa vérité.
C’est là, dans ce choix, que réside toute la beauté et la puissance de l’amour vrai, celui qui résiste au regard conscient de nos âmes.

Je l’aime, en conscience.